A-t-on besoin de rappeler cette réalisation cinématographique qui mettait en vedette la Ford Mustang Fastback GT du lieutenant Frank Bullitt, interprété par Steve McQueen, et qui fête ses 40 ans ?
Pour elle, Ford a eu le bonheur de ne pas trop en mettre. Pas d’aileron, pas de grands décalques noirs sur le capot ou aux portières, pas même d’emblème équestre à la calandre. Au contraire, la Bullitt joue à l’effacée, avec son vert ténébreux « Green Highland », fidèle à la teinte d’origine. Le noir est la seule autre teinte offerte au catalogue.
De même, exit les étriers de frein rouges trop voyants – cette fois, ils arborent un gris beaucoup plus modeste. Seul le faux bouchon de réservoir, qui se manifeste au hayon du coffre, célèbre l’édition spéciale. Rien d’artificiel, donc, ne dépare le mythe, qui reste ici discret, comme le lieutenant Bullitt aurait sans doute voulu l’être.
Mieux … un peu
Il y a ceux qui diront que la Bullitt est une variante très proche de la GT. On peut leur donner raison, du moins sur papier. La puissance de 315 chevaux et le couple de 325 livres-pied constituent une hausse d’à peine 15 chevaux et de 5 livres-pied versus la GT. Mis à part cette petite puissance additionnelle, les distinctions restent humbles : tuyaux d’échappement de 3,5 pouces au lieu de 3, sièges avant et volant empruntés à la GT500, planche de bord couverte d’aluminium et jantes de roues exclusives – qui rappellent dignement celles d’époque.
Sur papier, donc, rien de très démonstratif. Mais sur la route, l’on sent tout le travail investi dans la révision du moteur, le réglage du freinage, pour une impression plus directe, et le raffermissement de la suspension, qui passe par un raidisseur de tourelle à l’avant. Sur cette poutre figure d’ailleurs le numéro de série unique à chaque exemplaire. Résultat : les accélérations de la Bullitt sont foudroyantes, en partie aussi grâce une boîte de vitesses manuelle bien étagée mais virile.
La direction est précise au millimètre et elle entraîne des réactions instantanées. Étonnamment, la suspension est conciliante, mais elle procure malgré tout un comportement sain. Certes, l’arrière a tendance à vouloir passer devant lors de manœuvres serrées, mais c’est la beauté de la propulsion et, dans l’ensemble, l’équilibre du châssis fait que la voiture se reprend vite et bien.
Surround
Surtout, l’on entend toute l’attention portée au son qui s’extirpe des tuyaux d’échappement – ce rugissement est de loin la plus belle réussite de cette Bullitt, et ce n’est pas peu dire. Ford affirme que les ingénieurs ont utilisé la technologie numérique pour parvenir à tirer le grondement ouït dans le film. On le croit à chaque fois qu’on enfonce l’accélérateur : c’est immanquable, la Bullitt réveille alors ce qu’il y a de plus « macho » en nous, comme cette incroyable poursuite de 1968.
Moteur / Soupapes | V8 / 24 |
Cylindrée | 4,6 L |
Puissance (ch @tr/min) | 315 @ 6000 |
Couple (Lb.pi @tr/min) | 325 @ 4250 |
Roues motrices | arrière |
Boîte de vitesse (bvm / bva) | 5 / – |
Empattement (mm) | 2720 |
Dimensions (L / l / h) (mm) | 4765 / 1879 / 1384 |
Vitesse maximale | 243 km/h |
0 à 100 km/h | 5,4 s |
Consommation ville (L/100 km) | 15,7 |
Consommation autoroute (L/100 km) | 10,2 |