Depuis 1931, GM était numéro 1 mondial de l’automobile. Le groupe employait pas moins de 605 000 salariés et détenait même 51% du marché américain à son apogée, en 1962. Pourtant, en 2008, le géant américain perd sa première place mondiale au profit du japonais Toyota. Que s’est-il passé entre temps ? La déchéance est surtout due à la problématique des retraites, ces pensions qui, aux États-Unis, doivent être payées directement par l’entreprise.
A partir de l’année 2005, General Motors bat sérieusement de l’aile. A cette époque, le groupe compte encore 324 000 employés et fait 193 milliards de chiffre d’affaire. Ce n’est pas suffisant pour payer les retraites des anciens salariés. Le groupe s’endettait de 3,3 milliards par semestre. Alors, l’agence de notation Standard & Poors finit par dégrader sa note… S’en suit forcément une débandade des actions du groupe qui va obliger GM à réaliser un plan de restructuration radical.
La restructuration qui s’imposait était un chantier colossal. Sur le plan commercial, le géant américain souffrait aussi de sa trop faible réactivité sur les marchés puisqu’il possédait de trop nombreuses marques. Entre les Pontiac, Opel, Saab, Chevrolet, Chrysler, Buick, GMC, Holden, Hummer et Deawoo, General Motors vendait en tout 8 millions de véhicules par an mais la concurrence des marques japonaises se faisait de plus en plus pesante.
Le couperet tombe finalement le premier juin 2009. General Motors est placé sous le chapitre 11 de la loi américaine des faillites. Ayant accumulé 172 milliards de dette pour seulement 82 milliards d’actifs, l’Etat amércain s’empare du groupe à 60%. Entre temps, il est logiquement décidé de ne sauver que 5 marques : Chevrolet, Cadillac, Buick, GMC et Opel. Les autres sont soit vendues soit supprimées.
Protection de l’État, restructuration du groupe et recapitalisation, le 19 novembre 2010, General Motors renaît et réussit son retour en bourse. Au premier semestre 2011, le géant américain est boosté par les excellents résultats de Chevrolet et profite du séisme japonais qui a enlisé son adversaire Toyota (dont les ventes ont baissé de 22%). La première place mondiale de l’automobile redevient à nouveau américaine.
L’ordre établi ne s’est cependant pas éternisé. En effet, Toyota est redevenue leader mondial de l’automobile. Le Japonais dispose aujourd’hui d’un appareil de production plus puissant et lancé à plein régime. Le légendaire groupe américain aurait-il déjà vécu ses plus glorieuses années ?